Dans une publication récente[1], la DARES donne quelques précisions sur les plans de licenciements qui ont été initiés. On en sait désormais plus sur les branches et les territoires particulièrement concernés. De manière peu surprenante, le gouvernement communique peu à ce sujet, préférant la rengaine des « emplois non pourvus ».
[1] https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/crise-sanitaire-quelles-sont-les-branches-et-les-territoires-les-plus-concernes-par-les-pse
- Contexte global des PSE
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On dénombre désormais 1050 PSE initiés, ce qui correspond à 106 000 emplois directs. A cela il faut ajouter le nombre de procédures hors PSE, qui concernent essentiellement des procédures de moins de dix salariés ; la DARES en dénombre près de 7400.
Source : DARES
En 2008-2009, deux fois plus de PSE avaient été initiés (ce qui ne minimise en rien ce qui est en train de se jouer sur le front de l’emploi). Si nous manquons encore de recul pour analyser ces chiffres (la crise sanitaire étant loin d’être terminée), on peut noter :
Que la crise actuelle est de nature différente de la crise de 2008-2009 ; Que les « ordonnances Macron » ont étendu les possibilités données aux employeurs (notamment via les RCC), ce qui a pu avoir un impact sur le nombre de PSE ; Que le soutien aux entreprises, bien que sans contreparties, a été massif, ce qui a pu avoir un effet pour éviter des destructions d’emploi plus amples (on pense principalement à l’APLD et au fonds de solidarité) ; Le contraire eut été étonnant puisqu’on a socialisé les pertes et que les marges des entreprises n’ont pas été affectées alors même qu’elles continuent à licencier !
- Des PSE très concentrés sur quelques branches et quelques territoires
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On sait désormais que les PSE sont concentrés sur 4 branches :
- Métallurgie ;
- Bureaux d’études ;
- Hôtellerie / restauration / tourisme ;
- Transports.
Ces 4 branches regroupent la moitié des PSE initiés.
Source : DARES
Du point de vue territorial, 43% des licenciements envisagés le sont en Île-de-France.
Les graphiques ci-dessous en annexe permettent de voir par région les territoires les plus touchés.
Il ne fait pas grand doute que l’emploi reste l’enjeu majeur de la période. Les annonces de « plans de relance » qui sont en fait d’énièmes aides aux entreprises sans contreparties n’auront pour effet que d’augmenter les marges. Le plan de rupture que nous appelons de nos vœux, c’est d’abord un plan pour l’emploi, l’urgence de la période.