Publié le 22 aoû. 2025
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Image Javier-miranda via UNsplash

Depuis le début de l'année 2025, une série de mesures adoptées en France et en Europe remet en cause les dispositifs de protection de l’environnement instaurés ces dernières années. Loin d'être le fruit du hasard ou de circonstances exceptionnelles, cette séquence révèle une orientation politique structurée : faire des normes environnementales une variable d'ajustement au service de la relance des profits, dans un contexte de crise durable du capitalisme.

Cette crise, à la fois sociale, écologique et économique, se manifeste par l'incapacité du système à maintenir ses taux de rentabilité sans démanteler les protections collectives. Ce que les élites nomment aujourd’hui "simplification" n’est qu’un mot d’ordre pour remettre en cause tout ce qui entrave un retour rapide sur investissement : normes sanitaires, contraintes foncières, plans climatiques. Même les services publics et les agences de l’État sont requalifiés en charges inutiles. À cette offensive s’ajoute l’échec répété des grandes conférences internationales à aboutir sur les enjeux planétaires essentiels : réduire la production de plastiques, protéger les océans, enrayer la destruction des écosystèmes. L’incapacité à construire un accord mondial traduit non seulement la fragmentation des intérêts capitalistes, mais aussi la soumission des États aux lobbies industriels et financiers.

Pour une bifurcation sociale et écologique

La CGT dénonce cette stratégie de court terme, inefficace, injuste et dangereuse. Elle appelle à sortir de l’opposition entre "transition écologique punitive" et "libération de l’économie". Ce que nous défendons, c’est une transition planifiée, sociale, démocratique, articulée aux besoins des travailleurs et des territoires, qui s’appuie sur des services publics renforcés.

- Planifier la transition à tous les niveaux (État, régions, entreprises), avec un vrai ministère de la transformation écologique et sociale.

- Conditionner les aides publiques à des engagements sociaux et écologiques, contrôlés par les salarié·es et les élu·es locaux.

- Reconquérir une industrie utile, relocalisée, au service des besoins humains et de l’environnement.

- Protéger les services publics de la transition : Ademe, Anah, Cerema, ANRU, ANCT… Stop aux coupes budgétaires !

- Respecter les terres et les écosystèmes : Zéro Artificialisation Nette, restauration de la biodiversité, lutte contre l’étalement urbain.

- Utiliser la commande publique comme levier : priorité aux projets vertueux, aux circuits courts, au travail et aux emplois de qualité.

- Redonner du pouvoir aux salarié·es : renforcement des droits d’intervention sur la stratégie de l’entreprises et l’orientation de la production, sécurisation des parcours, formation.

- Imposer des règles commerciales justes : pas d’accords de libre-échange sans normes sociales et environnementales contraignantes.

 

C’est dans cet esprit combatif que la prochaine COP doit être saisie comme un moment stratégique de pression, et non comme une simple tribune.  La prochaine COP, qui se déroulera du 10 au 21 novembre 2025 au Brésil, représente une fenêtre politique pour inverser la tendance. Notre détermination collective, dans le cadre de la coalition Climat 21, à l’appui des mobilisations grandissantes sur l’urgence climatique comme les marches « climat-justice-liberté » de fin septembre, peut imposer un véritable tournant écologique et social pour les travailleur.euse.s et les peuples, dans l’intérêt du vivant et des générations futures.

 

 

Repère revendicatif