
Alors que l’ensemble des travailleur·es restent largement opposé·es à la dernière réforme des retraites qui a entrainé le report de l’âge d’ouverture des droits à 64 ans et une attaque profonde des régimes pionniers, le gouvernement et le patronat, sous couvert de concertation, poursuivent l’objectif rétrograde d’obliger les salariés à travailler plus longtemps pour estomper la conscience du droit à la
retraite.
Le projet de remise en cause du système de retraite français est une attaque sur nos droits issus des luttes sociales afin d’offrir la manne financière que constitue la Sécurité sociale oeuvre collective de solidarité, aux appétits individualistes des institutions financières.
La retraite par répartition est régulièrement décriée et accusée de peser lourdement sur les finances publiques. On évoque une contrainte budgétaire forte qui empêcherait de maintenir le système de retraites tel qu’il existe aujourd’hui. Les fonctionnaires sont souvent pointés du doigt, accusés d’être responsables d’une part importante du déficit et de la dette de l’État en raison de prétendus privilèges liés à leur régime.
Par ailleurs, la fameuse « règle d’or » fixant la part des retraites à 14 % du PIB est présentée comme un impératif absolu, justifiant, si nécessaire, une limitation des pensions des retraités, et de continuer à programmer dans la durée le recul de l’âge à la retraire. Solide sur ses positions, la CGT continue de revendiquer l’abrogation de la réforme et le retour à un âge d’ouverture des droits à 62 ans. Elle rejette le choix politique, contraire à toutes les conventions comptables en vigueur, qui prétend que le régime des fonctionnaires serait en déficit. La CGT défend au contraire le renforcement des effectifs de la fonction publique ainsi que le maintien des pensions de ses agents.
Enfin, nous exigeons le rétablissement de la retraite à 60 ans pour toutes et tous. Ce n’est pas un choix audacieux, mais une nécessité pragmatique face à la dégradation des conditions de travail dans un système économique où la logique du capital s’étend jusque dans la fonction publique.
C’est aussi une mesure de bon sens face à la stagnation de l’espérance de vie en bonne santé et aux inégalités d’accès à la retraite. Aujourd’hui, les ouvriers et employés sont bien plus nombreux à ne jamais pouvoir profiter d’une retraite pourtant méritée.
Ce nouveau numéro du Réseau de la Sociale est l’occasion de revenir sur une nouvelle phase de la bataille pour les retraites, mais aussi de faire le point sur l’actualité des caisses de Sécurité sociale, confrontées à un manque de budget et aux coupes drastiques imposé dans le nouveau PLFSS du gouvernement. L’heure est à la construction de la mobilisation, l’argent coule à flots dans notre pays ; actifs, privés d’emploi, retraités, ensemble imposons le partage des richesses.