NB: Cet article a été publié dans la Lettre Eco de janvier-février 2020
1,4 milliard d’euros : cette somme correspond au financement du service national universel, à un plan (dérisoire) pour l’hôpital ou encore à l’investissement industriel annuel pour protéger l’environnement en France.
Cette somme n’est pas à la hauteur du défi environnemental auquel nous devons faire face. Selon l’Insee1, les établissements de 20 salariés et plus de l’industrie ont investi à hauteur de 1,363 milliard en 2017 pour l’environnement : 27 millions de moins qu’en 2016 et 305 millions de moins qu’en 2013, soit une baisse 18 % en cinq ans pour un sujet pourtant de plus en plus préoccupant.
1 https://www.insee.fr/fr/statistiques/4188106
- Coût environnemental du capital
-
Problème : les actionnaires se cantonnent majoritairement au respect de la loi (voire moins, comme l’a bien montré le « DieselGate » de Volkswagen). Les entreprises ne font donc aucun effort supplémentaire que ce qu’ils sont tenus de faire. Ainsi, les normes environnementales qui sont pensées comme des minima légaux à respecter se transforment rapidement en plafonds. « Pourquoi faire plus que ce qu’on me demande si cela nuit à ma rentabilité ? » Tel est l’arbitrage que font les actionnaires des grandes entreprises polluantes.
- 100 entreprises émettent 70 % des émissions de carbone
-
Pour rappel, 100 entreprises sont responsables de 70 % des émissions de carbone, par exemple ,Total. Pourtant, en France, les investissements pour l’environnement des entreprises de l’énergie et de production de combustibles et carburants n’ont été que den 357 millions d’euros en 2017.
- L’État doit prendre ses responsabilités
-
Face à ce constat, des mesures doivent être prises. Il est urgent de forcer les entreprises à augmenter leurs investissements propres en adoptant des normes plus strictes du point de vue écologique. Il faut, également être plus prudent sur les conditions de production des produits que nous importons afin que les entreprises françaises et surtout leurs salariés ne soient pas victimes d’un dumping environnemental. Sans surprise, ce n’est pas la main invisible du marché qui nous préservera du mur environnemental auquel nous faisons face. Des investissements publics massifs sont donc plus que jamais nécessaires.