
Convergences sociales immédiates à Mayotte
Des problématiques sociales et sociétales étaient déjà très fortes à Mayotte bien avant le passage de l’Ouragan Chido en décembre dernier, mais depuis tout s’est nettement dégradé et l’Etat français se comportant comme un Etat post-colonial ne semble pas vouloir prendre la mesure de la situation réelle pour les Mahorais.
À Mayotte peu de choses fonctionnent normalement ou du moins comme en métropole, au grand profit du patronat qui agit avec quelques-uns en monopole et bien entendu sur le dos des travailleurs. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Seules 5 000 personnes perçoivent des pensions de retraite d’un montant moyen de 260 €, alors que la population officielle est de 300 000 personnes mais en réalité c’est plutôt 500 000. Près de 75 % de la population vit sous le seuil de pauvreté ; ce qui est inacceptable dans un pays aussi riche que le nôtre. Le Smic de Mayotte est inférieur de 25 % à celui de la métropole, de nombreuses prestations sociales sont aussi plus basses tout en sachant que le coût de la vie à Mayotte est supérieur de 30 % et seulement 40 conventions collectives sont appliquées sur l’île. Il faut ajouter que les besoins sont immenses en matière de services publics.
L’accès à l’eau potable est l’un des problèmes les plus importants et les plus récurrents. Le prix des packs d’eau reste encore très élevé, largement au-dessus de la moyenne en métropole et la construction d’une troisième retenue d’eau prend encore trop de temps.
Les travailleurs à Mayotte et globalement la population n’en peut plus de cette manière d’être traitée. Des conflits éclatent régulièrement comme chez Colas, avec plus de deux mois de grève complète pour obtenir la prime Chido, ou encore à La Poste, à l’hôpital, au centre pénitencier, etc.
La situation est donc explosive, la réponse du gouvernement n’est certainement pas dans la remise en cause du droit du sol, mais bien dans la convergence sociale des droits des habitants de Mayotte avec ceux du reste de la France, comme l’exige l’intersyndicale (CGT, CFDT, CGC, UNSA, Solidaires, FSU) lors d’une interpellation commune du gouvernement.