La Sécurité sociale plus légitime que jamais !

Publié le 1 jan. 2021
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En 1945, la Sécurité sociale pour laquelle chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins est instaurée. Elle instaure une socialisation d’une partie de la valeur ajoutée produite par les travailleurs (le salaire socialisé), gérée démocratiquement par les travailleurs...

En 1945, la Sécurité sociale pour laquelle chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins est instaurée. Elle instaure une socialisation d’une partie de la valeur ajoutée produite par les travailleurs (le salaire socialisé), gérée démocratiquement par les travailleurs, et directement reversées aux personnes ayant des besoins sociaux (retraites, maladie, famille, accident du travail). Aujourd’hui, ses fondements, bien que remis régulièrement en cause par les gouvernements successifs et le patronat, sont toujours d’actualité et son plus légitimes que jamais.  En effet, la Sécurité sociale parce qu’elle est une instance de socialisation, et fonctionne sur des principes opposés à ceux du marché (socialisation, répartition, démocratie sociale) a pu jouer un rôle fondamental pour atténuer l’impact de la crise du coronavirus (COVID-19) sur la santé, la société et l’économie en France. La mise en place des mesures COVID a été rapide et efficace grâce à la construction même des institutions de la Sécurité sociale ancrées sur les territoires, et gérées en partie par les représentants des travailleurs dont ceux de la CGT.

D’abord, face à la crise sanitaire, les hôpitaux publics et leurs personnels ont été en première ligne, et ce malgré les cures d’austérité imposées par les différents gouvernements depuis plus de 20 ans. Or l’incroyable essor de la médecine hospitalière en France depuis la seconde guerre mondiale a été rendu possible par les financements de la branche maladie qui ont suivi les besoins jusqu'à ce que le gouvernement freine cette tendance.

La branche maladie a aussi, pendant la crise sanitaire, été capable d’assumer l’ extension automatique auprès des personnes les plus précaires des prestations de l’assurance maladie, de financer l’achat d’équipements médicaux et des tests PCR, d’assumer les paiements versés au personnel médical en cette situation de crise, ainsi que les paiements des indemnités journalière maladie qui ont explosée de plus de 40% en un temps record. Le fait d’avoir reconnu la COVID-19 comme maladie professionnelle pour le personnel médical a aussi permis une protection des travailleurs avec un revenu de remplacement complet et un remboursement total des frais médicaux. Les tickets modérateurs ont été pris en charge par l’assurance maladie et la téléconsultation a été remboursée à 100%.

La politique familiale adoptée par le système de sécurité sociale a permis un droit à un congé parental pour la garde d’enfants pendant la période de fermeture des écoles, la suspension des activités de recouvrement des trop-perçus de prestations et le paiement anticipé de certaines prestations.

Les pensions de retraites ont continué à être versée sans baisse liée à la chute du PIB comme c’eut été le cas dans un système à point ou par capitalisation.

Si le chômage partiel ne fait pas partie des compétences de la Sécurité sociale (la branche chômage construite en 1968 est séparée de la Sécu), c’est bien elle qui en assume financièrement le coût, puisque l’État a transféré la dette COVID à la CADES, la caisse de recouvrement de la Sécurité sociale financée par les travailleurs à travers la CRDS. Les finances de la Sécurité sociale assument aussi le report des paiements de cotisations et l’annulation des cotisations pour certaines entreprises qui ont été mises en place pour 830.000 entreprises et 460.000 travailleurs indépendants.

Afin d’assurer l’effectivité des mesures, un certain nombre d’aménagement fonctionnel ont aussi été mis en place, confirmant la capacité du système de sécurité sociale à faire face à la crise. Certaines institutions ont su faire preuve d’une réelle efficacité dans la mise en place d’une coordination effective.

A titre d’exemples : la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) a utilisé les portails existants, la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM) a étendu son service d’assistant conversationnel et la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) a lancé des campagnes téléphoniques pour toucher les retraités vulnérables. Bien que devenu aujourd’hui inopérant  le dispositif de « contact tracing » est en grande partie géré par l’assurance maladie mobilisant plus de 8000 agents sur le dispositif.

La Sécurité sociale a prouvé, une fois de plus, à travers la crise de la COVID-19 tout l’intérêt de son modèle original ainsi que sa capacité à assumer de larges responsabilités au delà du soin pour tous.

Pourtant, le gouvernement, à travers notamment les mesures proposées dans le PLFSS 2021 et les nombreuses réformes à venir, s’obstine encore aujourd’hui à s’attaquer aux fondements même de la Sécurité sociale et à la mettre en difficulté financière en sapant ses financements.

La crise de la COVID met en lumière toute la légitimité et l’intérêt du système de Sécurité sociale. La CGT est présente dans chacune de ses instances que ce soit au niveau nationale ou territoriale pour défendre cette institution.

Repère revendicatif