Transition écologique: Ouvrir le débat avec les salariés

Publié le 14 fév. 2023
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Economie-écologie

Nous avons déjà depuis longtemps posé nos exigences en matière énergétique. C’est dans ce cadre que s’est tenue la journée de débat le 18 novembre 2021, suivie par nombre d’organisations de la CGT. Cette journée a permis d’affiner notre positionnement et de dépasser les clivages qui peuvent se faire jour sur l’utilisation ou non de technologies de production d’électricité.

Il nous faut donc reprendre la main sur notre projet de société, qui répond aux enjeux sociaux et environnementaux pour les générations futures. Ce document doit y aider pour impulser les débats dans toute la CGT.

Le réchauffement climatique cause de plus en plus de catastrophes, et les réfugiés climatiques sont et seront de plus en plus nombreux. Il est donc indispensable de réaliser une transition.

Selon l’ONU, près de 23 millions de personnes pourraient avoir été forcées de se déplacer en raison de phénomènes climatiques extrêmes en 2020, soit 4 millions de plus qu’en 2017. La Banque mondiale estime que le nombre de migrants climatiques pourrait atteindre 143 millions en 2050. Le dernier rapport de l’Agence européenne de l’environnement, publié en novembre dernier, a indiqué que la pollution aux particules fines a provoqué plus de 300 000 décès prématurés dans l’Union européenne en 2019.

Si nous sommes toutes et tous convaincus de la nécessité de faire évoluer nos modes de production et de consommation, ce ne sont pas aux travailleurs d’en faire les frais. C’est tout le sens de ce que porte la CGT au travers de la notion de « développement humain durable » : permettre de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs, et lier justice sociale et environnementale.

La France a un rôle à jouer, mais les axes portés dans le plan de relance, France 2030, ou encore la loi « climat et résilience », ne garantissent pas à notre pays de répondre aux exigences environnementales et sociales de demain. D’une part parce que ces décisions politiques ne s’inscrivent pas dans une volonté de rupture franche mais visent à adapter le capitalisme à la pénurie de ressources naturelles, sous couvert de « capitalisme vert » pour continuer à faire des profits ; d’autre part parce que ces décisions sont prises au mépris de ce que les travailleurs et leur organisation syndicale ont à dire de cette nécessaire transition sociale et environnementale.

Nous avons besoin d’un véritable changement, avec des modalités énergétiques claires et bénéfiques aux populations.

Cette conviction implique pour la CGT, collectivement, de reprendre et affiner nos réponses aux questions suivantes : quelle énergie pour demain, sous le prisme de notre exigence de mix énergétique garant de la réponse aux besoins ? Quels moyens pour la recherche et la formation professionnelle pour que les travailleurs ne soient pas les grands perdants une fois de plus ? Quel statut pour les travailleurs du secteur ? Quelle propriété des moyens de production ?

À partir de ces enjeux, il nous faut porter des projets alternatifs dans les professions et avec les territoires, afin d’anticiper cette transition – c’est l’objet de notre plan de rupture.

Repère revendicatif