Avant-propos : Les Notes éco sont des notes de réflexion du Pôle éco de la CGT. Elles visent à alimenter la réflexion collective et ne sont pas des expressions confédérales.
Introduction
La crise sanitaire a eu entre autres pour effet de provoquer dans tous les pays une explosion de la dette publique. En France, celle-ci représente désormais l’équivalent de 120 % du PIB. On est loin du plafond de 60 % imposé par les traités européens ou même de la limite de 90 % au-delà de laquelle certains économistes pronostiquaient la catastrophe économique. Nécessité faisant loi, les discours alarmistes ont été mis un temps en sourdine mais reviennent aujourd’hui en force. Ainsi le Programme de stabilité budgétaire que le gouvernement vient de trans-mettre à la Commission européenne prévoit une réduction à marche forcée des dépenses publiques. L’endettement public n’aurait pour conséquence que l’austérité, ou au contraire celui-ci ne pourrait-il pas être un moyen de répondre aux besoins sociaux ?
Les poncifs sur la dette publique, complaisamment distillés par les gouvernants et les médias dominants, relèvent plus des « fake news » que de la réalité. De fait, faire de la dette un épouvantail permet de justifier l’austérité.
La dette publique est un fardeau pour les générations futures ? C’est faux. Comme toute dette, elle a pour contrepartie un actif (écoles, hôpitaux, routes...). Or, non seule-ment le solde est largement positif en France, mais surtout les dépenses préparent l’avenir.
Le pays vit au-dessus de ses moyens, il faut donc réduire les dépenses publiques ? C’est faux. L’augmentation de la dette provient davantage de la baisse organisée des recettes que de l’augmentation des dépenses.
L’État est en faillite ? C’est faux. Contrairement à une entreprise, un État ne peut pas faire faillite. Il peut seulement faire défaut, c’est-à-dire ne pas payer ses créanciers. La durée de vie d’un État est illimitée et il a la faculté de lever l’impôt et de battre monnaie. La situation actuelle et les mesures prises pour faire face à la crise sanitaire montrent d’ailleurs l’inanité des discours antérieurs à ce propos.
La dette n’est pas soutenable ? C’est faux. Si la dette augmente, son coût, lui, diminue. Le montant des intérêts payés par l’État est passé de 56 milliards en 2011 à 32 milliards en 2020 et devrait se réduire à 27 milliards en 2021. En effet, la créance sur l’État fran-çais est jugée sûre et est considérée comme une valeur de garantie pour les spéculateurs.
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